Sous le seuil de pauvreté (réalité chiffrée) : qui sont ceux vivant avec moins de 1120 euros par mois ?

Dans une étude récente, l'INSEE examine les différentes facettes de la pauvreté monétaire en France et met en lumière les profils socio-démographiques des personnes dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté.

L’institut national de la statistique expose ainsi une réalité chiffrée souvent méconnue du grand public.

Répartition géographique de la pauvreté : inégalités territoriales marquantes #

L’étude « La pauvreté monétaire sous six profils sociodémographiques : une répartition inégale sur le territoire » publiée par l’INSEE le 3 octobre révèle que la pauvreté est plus présente dans certaines régions françaises, notamment les Hauts-de-France, les territoires du sud de la métropole et les départements d’outre-mer. Cependant, les disparités sont également marquées entre départements voisins. Ainsi, la Seine-Saint-Denis possède la plus forte proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté avec 27,6% de sa population concernée, tandis que le taux est bien moindre dans son voisinage direct – les Yvelines comptent moins de pauvres.

Les visages de la pauvreté : diversité des profils concernés #

Bien que les contrastes régionaux soient importants, l’enquête de l’INSEE souligne surtout la grande diversité des situations parmi les populations concernées. Les retraités percevant une petite pension constituent en effet le groupe majoritaire avec 27,3% des ménages pauvres et un niveau de vie médian de 945€. Viennent ensuite les ménages actifs mais aux revenus très faibles, qui représentent 18% des foyers en situation de précarité. Ce second groupe englobe également près d’un tiers des enfants vivant sous le seuil de pauvreté.

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Outre ces deux catégories principales, on observe une forte proportion de personnes de moins de 30 ans sans emploi (10,5%) et de locataires du secteur privé ou social sans activité professionnelle (16,9% et 17,2%, respectivement). Pour les jeunes, les villes étudiantes concentrent souvent davantage de personnes pauvres. À noter que les propriétaires sans emploi vivent généralement avec un niveau de vie encore plus réduit que celui des locataires sans travail.

Femmes âgées et ruraux : une vulnérabilité accentuée

L’étude de l’INSEE met en évidence certaines caractéristiques propres à certains groupes particulièrement exposés à la pauvreté. Par exemple, il apparaît que les femmes de plus de 75 ans sont davantage touchées par la précarité économique, tout comme celles vivant dans des zones rurales. La situation des retraités à faibles revenus mérite ainsi une attention particulière, tant à l’échelle nationale que locale.

La lutte contre la pauvreté : un enjeu majeur pour les années à venir #

En mettant en lumière la diversité des profils et des situations concernés par la pauvreté monétaire en France, l’étude de l’INSEE permet de mieux comprendre les enjeux et défis auxquels est confrontée la politique sociale et économique du pays aujourd’hui. Face à ces constats, il apparaît crucial d’adapter les dispositifs d’aide et de soutien aux différents groupes vulnérables ainsi qu’aux spécificités territoriales qui en découlent.

Ainsi, les exemples présentés démontrent que, bien que la pauvreté soit souvent perçue comme un phénomène exclusivement urbain, elle touche également les zones rurales et peut être accentuée par certains facteurs démographiques (notamment l’âge et le sexe). En conséquence, il est essentiel que les politiques publiques prennent en compte ces enjeux spécifiques afin d’apporter des réponses adaptées à chacun et de contribuer au développement d’une société plus juste et plus égalitaire.

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