Suite à cette demande, les discussions entre syndicats et employeurs ont commencé sur ce sujet le 28 novembre dernier.
Un objectif d’augmentation pour les pensions inférieures à 85% du SMIC #
La proposition concernerait les retraités percevant une pension inférieure à 85% du salaire minimum (Smic), soit 1200 euros.
Cette situation peut notamment toucher les assurés ayant connu de longues périodes de chômage non indemnisées ou des carrières fragmentées.
« Nous devons réfléchir à des solutions pour ceux qui sont en emploi à temps partiel, pour les périodes de stages non rémunérés, pour les années d’études », explique Denis Gravouil de la CGT.
Chiffrage et coût de la mesure
Dans un premier temps, les partenaires sociaux demandent aux services Agirc-Arrco de préciser combien de retraités touchent actuellement moins de 85% du Smic ainsi que le coût potentiel de cette augmentation.
« Nous allons demander aux services de l’Agirc-Arrco de nous dire combien il y a de retraités concernés par une pension inférieure à 85% du Smic et combien cela coûterait de relever leur pension », détaille Pascale Coton de la CFTC.
Selon la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), qui ne participe pas aux discussions, cette mesure pourrait coûter entre 350 et 420 millions d’euros par an à l’Agirc-Arrco.
Différentes options pour augmenter les pensions #
Pour mettre en œuvre cette augmentation, plusieurs solutions sont envisagées. L’une d’entre elles consisterait à octroyer des points gratuits aux assurés, un système déjà existant au sein de l’Agirc-Arrco. Une autre possibilité serait de prévoir un complément de cotisation pouvant aller jusqu’à 100 euros pour les prestations de retraite de base.
« Cela peut se faire via un financement différent : nous réfléchissons à ouvrir de nouveaux droits », explique Michel Beaugas de Force Ouvrière.
Toutefois, il rappelle que cet effort doit concerner uniquement les salariés du secteur privé.
Un calendrier serré pour trouver une solution
Les partenaires sociaux ont jusqu’au 30 juin 2024 pour trouver une solution concernant l’augmentation des petites pensions. En cas d’échec, l’État décidera lui-même combien il souhaite prélever sur le régime de retraite complémentaire pour financer cette mesure.
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Les syndicats attentifs aux conséquences pour les entreprises et les salariés #
Les syndicats restent vigilants quant aux potentielles conséquences qu’une telle mesure pourrait avoir sur le fonctionnement des entreprises et la situation des salariés. Ils souhaitent notamment s’assurer que les entreprises ne répercutent pas cette hausse des cotisations sur les salaires ou les embauches.
De plus, ils soulignent l’importance de prendre en compte la situation des travailleurs précaires et ceux qui sont à temps partiel, pour qui une augmentation des cotisations pourrait représenter un coût significatif. Les partenaires sociaux souhaitent ainsi trouver un équilibre entre le besoin de financement et l’impact sur les salariés concernés.
Une attention particulière aux conditions de travail et aux carrières fragmentées #
Denis Gravouil de la CGT insiste également sur la nécessité de se pencher sur les conditions de travail et les trajectoires professionnelles qui peuvent amener certaines personnes à bénéficier d’une retraite complémentaire faible. « Il faut regarder pourquoi ces gens ont eu des carrières incomplètes et comment on peut y remédier », affirme-t-il.
En somme, face à l’enjeu du relèvement des petites pensions de retraite complémentaire, les discussions se poursuivent entre les partenaires sociaux, avec l’objectif de parvenir à une solution concertée avant l’échéance fixée par l’État.
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